L’Etre Humain au Cœur de Notre Mission

Le bien-être émotionnel et la santé mentale des êtres humains nous importent.

La Constitution de l’OMS définit la santé comme : « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition implique que la santé mentale est davantage que l’absence de troubles ou de handicaps mentaux.

La santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, développe sa capacité à penser, à ressentir, à apprendre, à travailler, à surmonter les tensions normales de la vie ; à nouer des relations constructives et à contribuer à la vie de la collectivité.

C’est pourquoi, la promotion, la protection et le rétablissement de la santé mentale sont des préoccupations centrales pour les individus, les collectivités et les sociétés partout dans le monde, selon l’OMS.

« Largement stigmatisée et mal comprise, la santé mentale désigne pourtant un état positif de bien-être et constitue une base sur laquelle les enfants et les jeunes construiront leur avenir. »
(UNICEF, 2021, p. 7)

La santé mentale est un continuum pouvant inclure des périodes de bien-être et des périodes de souffrance qui, la plupart du temps, n’évolueront pas vers un trouble diagnosticable. Les troubles en santé mentale sont le plus souvent des états intermittents qui peuvent se matérialiser par des difficultés à dormir, à exprimer et contrôler ses émotions, à mobiliser ses compétences ou développer ses capacités.

La santé mentale est un droit fondamental et essentiel à la concrétisation des objectifs mondiaux, tels que les objectifs de développement durable. Nous devons œuvrer à préserver la santé mentale et le bien être psychosocial des enfants, des adolescents.es, des parents et des personnes ayant leur charge
(UNICEF, 2021)

La situation dans le monde et dans la République de Maurice

Dans le monde, 1 personne sur six est âgée de 10 à 19 ans.

« L’augmentation de la charge des troubles mentaux constatée dans tous les pays du monde a de fortes répercussions sur la santé et d’importantes conséquences dans les domaines social et économique, et des droits humains. » (OMS,2013-2020)

D’après une nouvelle analyse citée dans le rapport de l’UNICEF (2021), la perte annuelle de capital humain due aux problèmes de santé mentale chez les enfants âgés de 0 à 19 ans se chiffre à 387,2 milliards de dollars des États-Unis

Quelques points sur l’état de la santé mentale des enfants de 0 à 18 ans, à l’échelle mondiale: (selon l’OMS, 2018; Joint Action on Mental Health and well-being, 2015; UNICEF, 2019 ; 2021)

  • La recherche a révélé qu’une exposition à au moins quatre expériences traumatiques de l’enfance est étroitement liée à des comportements sexuels à risque, à des problèmes de santé mentale et à la consommation d’alcool ; le lien avec une consommation nocive de drogues et des violences interpersonnelles et autodirigées s’avérant encore plus étroit.
  • Plus de 13 % des adolescents âgés de 10 à 19 ans sont atteints d’un trouble mental diagnostiqué selon la définition de l’OMS.
  • L’anxiété et la dépression représentent environ 40 % des troubles mentaux diagnostiqués
  • La moitié des problèmes de santé mentale commence avant l’âge de 14 ans, mais la plupart des cas ne sont ni détectés ni traités.
  • Dépression infantile en hausse.

Un.e adolescent.e sur cinq déclare se sentir déprimé.e ou n’avoir rien envie de faire (UNICEF et Gallup, 2021)

Aux Etats-Unis, la dépression chez l’adolescent.e (12-17 ans) est passée de 8,7 % en 2005 à 13,2 % en 2017(Congrès de l’Académie américaine de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, juin 2019).

En Europe, 1 adolescent.e sur 5 est touché.e par au moins un problème psychologique chaque année (Mental Health Europe)..

En France, environ 8 % des adolescents.es (12-18 ans) souffriraient d’une dépression (Haute Autorité de santé, HAS)..

  • Suicide : Selon les estimations de l’UNICEF (2021), 45 800 adolescents.es se suicident chaque année, soit plus d’un jeune toutes les 11 minutes.

Le suicide est 5ème cause de mortalité chez les 15-19 an ; 3ème cause de décès chez les filles et 4ème cause chez les garçons âgés de 15-19 ans.

Des adolescents.es touchés.es par au moins un problème psychologique chaque année, un tiers d’entre eux feraient une tentative de suicide (HAS)

  • Violence

Dans le monde

Jusqu’à 1 milliard d’enfants de 2 à 17 ans ont subi des violences physiques, sexuelles, émotionnelles ou des négligences au cours de l’année écoulée (OMS,2019, cité Global prevalence of past-year violence against children: a systematic review and minimum estimates. Hillis S, Mercy J, Amobi A, Kress H. Pediatrics 2016; 137(3))

1 enfant sur 2 dans le monde est victime d’actes de violence physique, sexuelle ou psychologique.

Dans les pays du monde les moins avancés, 83 % des enfants sont victimes de discipline violente de la part des personnes qui s’occupent d’eux et 22 % sont soumis à une forme de travail des enfants.

Environ 6 enfants sur 10 (2 -14 ans) sont soumis à des châtiments physiques/corporels infligés par les personnes qui s’occupent d’eux de manière régulière (UNICEF, 2014)

A Maurice (moyenne de 2015 à 2020, statistiques du Ministère de l’Egalité des Genres et du Bien-Etre de la famille)

5,763 nouveaux cas d’enfants victimes de violence, maltraitance, abandons, négligence, etc. sont rapportés chaque année, en moyenne, au Child Development Unit. Et il ne s’agit là, que des cas signalés.

    • Harcèlement scolaire 1 élève sur 3 (harcèlement physique et sexuel les plus répandus, OMS), dit avoir été victime de harcèlement en ligne, selon l’UNICEF, 2019.
    • Comportements sexuels à risque : 1 adolescent.e sur 4 a des relations sexuelles non-protégées (OMS).

A Maurice

En moyenne 27 bébés sont nés de mères âgées de 10 à 14 ans, de 2013 à 2018

Et en moyenne, 1054 bébés sont nés de mères de 15 à 19 ans, selon le Health Statistics Report 2018 et Statistics Mauritius.

Le nombre de grossesses précoces est en hausse, selon le Mauritius Family Planning and Welfare Association, (MFPWA), 309 grossesses précoces en 2019, ou plutôt, filles qui ont accouché.

232 cas de janvier à novembre 2020

L’OMS, en janvier 2020 énonce les complications liées à la grossesse et l’accouchement comme principale cause de décès chez les jeunes filles de 15 à 19 ans sur les 5 dernières années[1]. Parmi les causes de ces grossesses précoces : violences sexuelles, difficulté d’accès à la contraception, manque d’information sur l’éducation sexuelle et reproductive.

      • Alcool et cigarette : Chez les adolescents de 15 ans, 1 adolescent.e sur 5 a été en état d’ébriété 2 fois ou plus dans sa vie, et près d’un.e sur 7 a été ivre au cours des 30 derniers jours, selon l’Unicef, 2019.
      • Le nombre de pédopsychiatres est inférieur à 0,1 pour 100 000 habitants dans tous les pays, à l’exception des pays à revenu élevé où ce taux est de 5,5 pour 100 000 habitants. A Maurice, il n’y en a pas.
      • La relation complexe entre pauvreté et santé mentale fonctionne dans les deux sens : la pauvreté peut occasionner des problèmes de santé mentale, et inversement, les problèmes de santé mentale peuvent conduire à la pauvreté. À l’échelle du globe, près de 20 % des enfants âgés de moins de 5 ans vivent dans l’extrême pauvreté.
      • Les enfants se retrouvent souvent en première ligne dans les situations de crise humanitaire : en 2018, 415 millions d’entre eux étaient exposés au stress et aux traumatismes
      • Les investissements visant à promouvoir et à protéger la santé mentale – à distinguer de ceux destinés à la prise en charge des enfants confrontés aux problèmes les plus graves – sont extrêmement faibles
      • Les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale : les recherches font état d’une augmentation des niveaux de stress et d’anxiété chez les enfants et les adolescents. La santé mentale des personnes ayant la charge d’enfants, en particulier des jeunes mères, s’avère également préoccupante.

Malgré les demandes de soutien, en moyenne les dépenses publiques en faveur de la santé mentale à l’échelle du globe représentent seulement 2,1 % des dépenses publiques dédiées à la santé en général (UNICEF, 2021)

Pourquoi promouvoir une bonne santé mentale pour les enfants?

Avoir un trouble psychique sévère augmente les risques de pauvreté (perte de logement, sans- abris, exclusions, déclassement social, prison), selon l’Agence Régionale de Santé Provence.

Les personnes qui ont un trouble psychique auraient un taux d’employabilité plus faible, […] toutes les personnes peuvent se rétablir d’un trouble psychique, ne serait-ce que partiellement, et cela d’autant plus que le système de santé répond mieux aux besoins des personnes. »

Une prise en charge précoce de la santé mentale est donc primordiale, dès l’enfance.

L’étude réalisée par Gallup dans le cadre du rapport Changing Childhood de l’UNICEF (à paraître) 83 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans de 21 pays sont convaincus qu’il est préférable d’échanger avec les autres et de demander de l’aide pour surmonter les problèmes de santé mentale, au lieu de les gérer seuls.

Les bienfaits de la promotion de la santé mentale:

      • Accroissement la résilience personnelle
      • Prévention de l’apparition des troubles de santé mentale à certains stades de développement de l’enfant et de l’adolescent, au moment où ils risquent d’apparaître
      • Diminution du degré de continuité entre les troubles de l’enfant et de l’adolescent et ceux de l’adulte, donc prévention ou réduction de la probabilité d’un handicap durable
      • Réduction du poids des troubles mentaux pour l’individu et la famille
      • Amoindrissement des coûts que supportent les systèmes de santé et les communautés.
      • Economie de l’état sur les coûts des soins pour la santé physique ou mentale
      • Gain annuel de capital humain
      • Impact positif sur l’économie : hausse de la productivité, baisse des taux de criminalité
      • D’après les résultats d’une analyse menée par RTI (RIT.info)) aux fins du rapport de l’UNICEF (2021), les interventions en milieu scolaire qui s’attachent à lutter contre l’anxiété, la dépression et le suicide permettent d’obtenir un rendement de 21,5 dollars É.-U. pour chaque dollar É.-U. investi, et ce, pendant 80 ans
      • Amélioration des performances et résultats scolaires
      • Amélioration des perspectives socio-économiques des populations défavorisées

  

« If you wish to predict whether a child will grow into a satisfied adult, the best predictor is not the academic achievement of the child but their emotional health. »
World Happiness Report, Chapter 6, p 4. 2015.

Comment faire cette promotion ?

      • Etablir des politiques, plans et lignes d’actions claire pour la promotion d’une bonne santé mentale pour les enfants et le dépistage précoce de ces problèmes.
      • Proposer des accompagnements gratuits, professionnels et régulier aux futures mamans/femmes enceintes et aux jeunes mamans.
      • Investir dans des programmes d’accompagnement à la parentalité positive
      • Encourager les responsables des institutions scolaires à développer de manière formelle, une culture pour promouvoir la santé mentale
      • Entraîner les enfants à développer des habiletés psycho-sociales pour les aider à gérer les difficultés au quotidien, et ce à travers des programmes scolaires tout au long de la scolarité.

« En fermant les yeux sur la santé mentale des enfants, nous compromettons leur capacité à apprendre, à travailler, à nouer des relations constructives et à contribuer à la vie de la collectivité. En fermant les yeux sur la santé mentale des parents et des personnes ayant la charge d’enfants, nous les privons du soutien dont ils ont besoin pour s’en occuper au mieux et leur apporter des soins attentifs. Enfin, en fermant les yeux sur les problèmes de santé mentale dans nos sociétés, nous coupons le dialogue, nous renforçons la stigmatisation et nous empêchons les enfants et les personnes qui s’occupent d’eux de solliciter une aide indispensable. »

Fore, H.Directrice générale de l’UNICEF. p 4, Dans ma tête. Promouvoir, protéger et prendre en charge la santé mentale des enfants.
UNICEF 2021